Cette exposition est proposée à l’étage du musée du 22 juillet au 31 août 2025, en parallèle de l’exposition Garden Party. Fleurs et jardins dans la Collection Würth.

Né en 1985 à Metz, Pierre Reb développe depuis plusieurs années une œuvre singulière centrée sur la ville, ses structures visibles et invisibles, et les récits que ses formes révèlent ou dissimulent. Formé aux Beaux-Arts et diplômé de l’École d’architecture de Strasbourg, il forge une pratique artistique à la croisée de l’art visuel, de l’urbanisme et de la mémoire spatiale. Ses œuvres évoquent des plans de métro, des réseaux de circulation, des façades d’immeubles, des panneaux effacés, des inscriptions fragmentaires. Reb ne représente pas la ville : il en extrait la syntaxe, la mémoire, l’usure, pour composer des images à la fois lisibles et énigmatiques.

Observer ses œuvres, c’est arpenter un espace en fragments, un palimpseste où chaque détail murmure une histoire. Chaque tableau fonctionne comme un terrain à explorer, un espace où se croisent références cachées, marques de passage et couches temporelles.
Travaillant par strates, à la manière d’un palimpseste urbain, l’artiste superpose matières, signes et gestes. Des surfaces sont peintes, grattées, repeintes ou effacées, créant une tension constante entre apparition et disparition. L’influence du graffiti y est présente — non comme provocation, mais comme acte de marquage, de résistance, de mémoire.

Pierre Reb nous propose ainsi une relecture du territoire urbain : non plus comme un simple décor, mais comme un organisme vivant, traversé de flux, d’histoires et de signes. Son art invite à ralentir, à observer autrement, à lire entre les lignes. Car derrière l’apparente abstraction de ses œuvres, c’est une ville intérieure qu’il nous donne à voir — sensible, stratifiée, profondément humaine.