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Conférence : “Dieu doit tout à Bach”

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12 novembre 2022 16 h 00

Cet aphorisme humoristique quelque peu provocateur invite à réfléchir sur l’usage comme sur les effets de la musique de Bach, compositeur unique et singulier, érigé depuis le XIXe siècle en père fondateur de la musique (une manière d’occulter toute histoire de la musique et de passer sous silence toute sa richesse).

En renversant la proposition courante qui est : Dieu a inspiré Bach, Cioran laisse supposer, sur le mode du mot d’esprit, que ce tout dont profite Dieu – Dieu, en tant que signifiant de l’idéal, de l’absolu – n’est qu’un substitut acceptable socialement de ce qui relève de l’interdit de la représentation (sous toutes ses formes : mentales, expressives, visuelles), donc ce qui est de l’ordre de la jouissance individuelle. La musique de Bach qui se joue à merveille de l’Un et du multiple touche tout individu au plus profond dans la plus grande décence !

En inversant ainsi la relation entre Bach et Dieu, Cioran souligne donc ce qui lie musique et haute spiritualité, celle qui fonde l’humanité de l’homme : il suggère par là-même que la perfection de l’écriture musicale de Bach favorise tout particulièrement le processus de sublimation, chez celui qui approche sa musique, tout en servant de référence absolue à bien des compositeurs – comme l’atteste la postérité créatrice du B.A.C.H. initiales “musiquées” d’où est issue la dynamique de la création sans cesse à l’œuvre.

Elisabeth Brisson, conférencière

Agrégée et docteure en histoire, Élisabeth Brisson a publié différents ouvrages sur la musique classique : La Musique (en poche, 2011, Belin), Opéras mythiques (en poche, 2014, ellipses), La musique classique en clair, Les airs mythiques, Découvrir Wagner (2013), « Wagner m’a tué ! » – Les enjeux de la musique en 25 citations (Ellipses, 2011) et avec Jérôme Thiébaux, une Histoire de la musique occidentale (Ellipses, 2020). Outre quelques ouvrages sur Beethoven, parmi lesquels Le sacre du musicien : la référence à l’Antiquité chez Beethoven (2000), un Guide de la musique de Beethoven (Fayard, 2005) et une biographie, elle est l’auteure de Alban Berg au miroir de ses œuvres (Aedam Musicae, 2019) et d’un Faust, biographie d’un mythe (Ellipses, 2013). Ses travaux s’orientent aussi vers la diffusion des connaissances liées à l’histoire dont La démocratie une ou multiple ? (2009).

Elle participe également à de nombreuses émissions (FM, France Culture, Arte, France 5) et donne des conférences.

Pierre Rouinvy, pianiste

Pierre Rouinvy débute le piano à l’âge de cinq ans et intègre le conservatoire de Rennes dans la classe d’Alexandre Léger (piano) et de Laurent le Flécher (musique de chambre). Il suit la formation DNSPM au Pont d’enseignement supérieur Bretagne Pays de la Loire avant d’étudier à la Haute Ecole des Arts du Rhin dans la classe d’Amy Lin, où il obtient en 2021 son master d’interprétation avec mention Très bien. La même année il est finaliste au Concours international de piano de Chatou. Chambriste recherché, il est invité à divers festivals comme Pornic Classique ou Musique à Groix. En 2021, il participe à une production de l’Orchestre national de Bretagne, avec une captation du Pierrot lunaire d’Arnold Schoenberg et de chansons de Kurt Weill qu’il arrange pour la formation dont il dispose. Son répertoire pianistique s’étend de Bach à Berio en passant par Mozart, Chopin, Schumann, Liszt, Ravel mais aussi la musique de Berg et Schoenberg, qui l’a toujours fasciné. Le répertoire contemporain tient également une place importante dans sa pratique musicale à travers des compositeurs comme György Kurtag, Gérard Pesson ou encore Pascal Dusapin et Hugues Dufourt avec qui il a eu l’opportunité de travailler.

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